Médical

Fiche métier : Gastro-entérologue

Chaque année, des millions de français sont concernés par des pathologies liées de loin ou de près à l’estomac ou à l’intestin. Dans ce cadre, le métier de gastro-entérologue a une place prépondérante au sein du système de santé français. Il était donc logique que nous lui consacrions l’une de nos fiches métiers. Dans celle-ci, nous explorerons toutes les facettes de cette spécialité, depuis les responsabilités inhérentes jusqu’au niveau d’études requis, en passant par la rémunération moyenne.

Qu’est-ce qu’un gastro-entérologue ?

Définition et champ d’intervention

Le gastro-entérologue est un médecin spécialisé dans l'étude, le diagnostic et le traitement des maladies de l'appareil digestif. Ce praticien intervient sur l'ensemble du système gastro-intestinal : œsophage, estomac, intestins, mais également les organes annexes comme le foie, la vésicule biliaire et le pancréas.

Son champ d'action couvre un spectre particulièrement large. Il traite aussi bien des troubles bénins mais handicapants au quotidien - comme les reflux gastriques, le syndrome de l'intestin irritable ou les douleurs abdominales chroniques - que des affections plus graves nécessitant une prise en charge spécialisée.

Cette discipline requiert une connaissance approfondie et à jour du fonctionnement digestif dans toute sa complexité : de la physiologie de la muqueuse intestinale aux interactions subtiles de la flore microbienne, en passant par les mécanismes enzymatiques et hormonaux qui régulent la digestion. Le gastro-entérologue doit également maîtriser des techniques de pointe, depuis l'endoscopie jusqu'à l'imagerie médicale avancée.

Organes concernés par la gastro-entérologie

Le champ d’action du gastro-entérologue couvre l’ensemble des organes du système digestif, soit :

  • Œsophage
  • Estomac
  • Intestin grêle
  • Côlon
  • Rectum
  • Foie
  • Pancréas
  • Vésicule biliaire

Les principales missions du gastro-entérologue

Diagnostic et traitement des troubles digestifs

Le gastro-entérologue joue un rôle central dans l'identification et la prise en charge des pathologies digestives. Face à des symptômes variés - douleurs abdominales, troubles du transit (diarrhée, constipation), ballonnements chroniques, saignements digestifs ou encore reflux - il mène une démarche diagnostique rigoureuse. Grâce à des bilans biologiques approfondis, des techniques d'imagerie médicale de pointe et des explorations endoscopiques spécialisées, il établit un diagnostic précis qui lui permet de prescrire un traitement adapté à chaque situation.

Expertise en explorations endoscopiques

La maîtrise des examens endoscopiques constitue l'une des compétences clés du gastro-entérologue. Il pratique notamment l'endoscopie digestive haute (gastroscopie) pour visualiser directement l'œsophage, l'estomac et le duodénum, permettant de détecter ulcères, inflammations ou lésions tumorales. La coloscopie lui permet également d'examiner minutieusement le côlon, de dépister et/ou de retirer des polypes précancéreux, mais aussi de diagnostiquer des cancers colorectaux à un stade précoce. Il réalise également des fibroscopies spécialisées pour évaluer l'état du foie, des voies biliaires ou du pancréas. Ces actes, généralement effectués sous anesthésie locale ou générale pour le confort du patient, présentent un double intérêt : diagnostique bien sûr, mais aussi thérapeutique.

Accompagnement des pathologies chroniques

Le suivi des patients constitue une dimension essentielle du métier de gastro-entérologue. Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, exigent une surveillance régulière et une adaptation constante des traitements pour maintenir la rémission et prévenir les poussées. De même, les patients souffrant de cirrhose, d'hépatites chroniques, de pancréatites ou de cancers digestifs bénéficient d'un accompagnement personnalisé dans la durée, visant à prévenir les complications et à optimiser leur qualité de vie.

Les compétences nécessaires pour exercer cette spécialité

Compétences techniques et maîtrise des outils d’exploration

Afin d’accomplir ses missions quotidiennes, le praticien doit développer des compétences spécialisées qui incluent :

  • L'interprétation des images endoscopiques
  • La détection de lésions
  • La réalisation de gestes thérapeutiques
  • La maîtrise des nouvelles technologies

Cette dextérité technique s'acquiert par une formation continue et une pratique régulière, garantissant la sécurité et l'efficacité des interventions.

Capacités d’analyse et rigueur scientifique

La complexité des pathologies digestives demande au gastro-entérologue des qualités intellectuelles particulières. Face à des tableaux cliniques parfois atypiques ou des symptômes non spécifiques, il doit démontrer :

  • Un raisonnement clinique structuré
  • Une capacité d'analyse critique
  • Une veille scientifique permanente
  • Une expertise multidisciplinaire

Cette rigueur scientifique lui permettra d'adapter ses pratiques aux dernières recommandations et d'offrir des soins basés sur les preuves les plus récentes.

Qualités relationnelles et pédagogie

La dimension humaine occupe aussi une place centrale dans cette spécialité, notamment en raison de la chronicité de nombreuses pathologies digestives. Le gastro-entérologue doit cultiver des qualités relationnelles essentielles :

  • L'écoute active
  • La capacité d'explication
  • L'empathie
  • La patience pédagogique

Ces compétences sont cruciales, que ce soit lors de l'annonce de diagnostics graves ou dans l'accompagnement de maladies chroniques nécessitant des modifications importantes du mode de vie.

La formation pour devenir gastro-entérologue

Études générales de médecine

Avant d’entrer dans l’enseignement supérieur, le gastro-entérologue en devenir doit obtenir un baccalauréat scientifique. Une fois cette étape achevée, l’étudiant qui souhaite poursuivre des études de santé aura le choix entre deux solutions : 

  • Le Parcours Accès Santé Spécifique (PASS)
    • Introduit en 2020 afin de remplacer l’ancienne Première Année Commune aux Études de Santé (PACES), le PASS est une année d’étude combinant une majeure santé à une mineure d’une autre discipline. Cette structure permet de diversifier les compétences et d’offrir des voies de réorientation.
    • Les étudiants y sont évalués sur la base du contrôle continu et des examens finaux. 
      • Ceux qui réussissent peuvent intégrer les filières de santé.
      • Ceux qui échouent peuvent se réorienter vers la filière de leur mineure avant, s’ils le souhaitent, de retenter leur chance.
    • L’approche du PASS réduit la pression liée à l’ancien concours unique de la PACES, tout en diversifiant les compétences de l’étudiant.
  • La Licence avec Accès Santé (L.AS)
    • Introduite en 2020 afin de diversifier l’offre de formation en études de santé, la L.AS est une filière combinant n’importe quelle majeure (droit, lettres, économie, etc.) à une mineure santé spécifique (biologie, physiologie, etc.).
    • À l’issue de la première, deuxième ou troisième année et s’ils ont validé les minimas, les étudiants peuvent candidater aux études de santé. Ils passent alors des examens spécifiques. Selon leur performance, ils seront rejetés ou intégrés en deuxième année de médecine.
    • La L.AS permet aux étudiants de suivre un parcours diversifié, favorisant les compétences et les réorientations.

Après le PASS ou la L.AS (voir ci-dessus), les études générales de médecine se décomposent en deux parties diplômantes : 

  • Le Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales (DFGSM)  : cursus de trois années (les PASS et L.AS comptent comme la première) composé de cours théoriques en sciences médicales et de stages cliniques en milieu hospitalier.
  • Le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales (DFASM) : suite directe du DFGSM, il s’agit d’un cursus de trois années qui intègrent des cours spécialisant et des stages avancés dans les différents services hospitaliers.

Épreuves de fin d’externat 

Au cours de la dernière année du second cycle, les étudiants doivent passer une batterie d’épreuves qui leur permettra, en fonction de leurs résultats et de leurs classements, de formuler des vœux de spécialité, mais également de ville. En voici la liste : 

  • Épreuves dématérialisées nationales (EDN) : elles ont lieu en octobre et comptent pour 60% de la note finale. Pour les réussir, l’étudiant doit obtenir une note supérieure ou égale à 14/20 aux connaissances théoriques utiles à tous les médecins indépendamment de leur spécialité.
  • Examens cliniques objectifs et structurés (ECOS) : ils sont organisés en mai et comptent pour 30% de la note finale. Ils permettent de vérifier la capacité des étudiants à développer un raisonnement clinique et à résoudre des problèmes. La note minimale doit être de 10/20.
  • Note de parcours universitaire : ce contrôle continu prend en compte l’engagement de l’étudiant, son cursus, sa mobilité, son niveau d’anglais et représente 10% de la note finale.

Spécialisation en gastro-entérologie

Une fois les études générales de médecine achevées, l’étudiant qui se spécialise en gastro-entérologie entre en internat pour une durée de cinq ans. Ce parcours est divisé entre la formation théorique et la formation pratique : 

  • Formation théorique : les internes suivent des cours théoriques abordant les divers aspects de la cardiologie. Ils participent à des séminaires et à des conférences afin de rester à jour sur les dernières avancées et recherches dans le domaine.
  • Formation pratique : les internes en gastro-entérologie participent à l’activité de divers services de santé.

En outre, l’interne en gastro-entérologie doit rédiger et soutenir une thèse afin d’obtenir son doctorat. À l’issue de cette spécialisation, l’interne obtient le Diplôme d’Études Spécialisées en Gastro-Entérologie (DES) et peut postuler des offres d'emploi gastro-entérologue

Comme nous venons de le voir, le gastro-entérologue incarne aujourd'hui un maillon essentiel du système de santé moderne. Au-delà de l'expertise technique indéniable qu'exige cette spécialité, c'est la dimension humaine qui fait toute la différence dans l'accompagnement des patients face à des troubles parfois intimes et préoccupants.

Cette profession offre un équilibre unique entre défis intellectuels et satisfaction relationnelle, grâce à un suivi souvent prolongé qui permet de tisser des liens thérapeutiques durables. Les perspectives d'évolution sont prometteuses, notamment avec les avancées en médecine personnalisée et l'émergence de nouvelles approches thérapeutiques.

Pour les médecins en quête de nouveaux défis professionnels, le marché de l'emploi gastro-entérologue reste dynamique et diversifié. Que ce soit en milieu hospitalier, en clinique privée ou en cabinet libéral, les opportunités ne manquent pas pour exercer cette spécialité passionnante, au cœur des enjeux de santé publique contemporains.