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Fiche études : Médecin esthétique

En France, pour devenir médecin esthétique, il faut s’engager dans un cursus médical long et exigeant. Ce parcours permet d’acquérir à la fois des compétences scientifiques avancées, une maîtrise technique spécifique et des qualités humaines indispensables à la relation patient. Comme pour d’autres spécialités médicales, l’accès à la médecine esthétique passe par des étapes précises, parfois méconnues ou sources de confusion. Afin d’offrir une vision claire de ce cheminement et des spécificités du métier, nous avons rassemblé ici toutes les informations utiles à ceux qui souhaitent se lancer dans cette discipline en plein essor.

Qu’est-ce qu’un médecin esthétique ?

Le médecin esthétique est un professionnel de santé spécialisé dans la prévention, le traitement non chirurgical des signes du vieillissement et l’amélioration de l’apparence physique de ses patients. Il intervient auprès de personnes motivées par le désir de préserver ou retrouver une image d’elles-mêmes en accord avec leurs attentes, tout en privilégiant des techniques médicales non invasives. Loin des stéréotypes, la médecine esthétique englobe une large palette d’actes : injections d’acide hyaluronique ou de toxine botulique, laser médical, peelings, traitements par radiofréquence, mésothérapie, cryolipolyse, gestion de la qualité de la peau ou conseil en nutrition esthétique.

Qu’il exerce en cabinet libéral, en clinique spécialisée ou au sein de centres médicaux pluridisciplinaires, le médecin esthétique doit conjuguer expertise scientifique, sens de l’écoute et accompagnement psychologique. Son rôle ne se limite pas à l’acte technique : il évalue la demande du patient, pose un diagnostic personnalisé, élabore un plan de traitement sur-mesure, et assure un suivi attentif des résultats comme des éventuels effets secondaires. Par ailleurs, il agit toujours dans un cadre réglementé et éthique, en privilégiant la sécurité et la santé du patient sur toute considération commerciale.

Comment devenir médecin esthétique ?

Études générales de médecine

Avant d’entrer dans l’enseignement supérieur, le médecin esthétique en devenir doit obtenir un baccalauréat scientifique. Une fois cette étape achevée, l’étudiant qui souhaite poursuivre des études de santé aura le choix entre deux solutions : 

  • Le Parcours Accès Santé Spécifique (PASS)
    • Introduit en 2020 afin de remplacer l’ancienne Première Année Commune aux Études de Santé (PACES), le PASS est une année d’étude combinant une majeure santé à une mineure d’une autre discipline. Cette structure permet de diversifier les compétences et d’offrir des voies de réorientation.
    • Les étudiants y sont évalués sur la base du contrôle continu et des examens finaux. 
      • Ceux qui réussissent peuvent intégrer les filières de santé.
      • Ceux qui échouent peuvent se réorienter vers la filière de leur mineure avant, s’ils le souhaitent, de retenter leur chance.
    • L’approche du PASS réduit la pression liée à l’ancien concours unique de la PACES, tout en diversifiant les compétences de l’étudiant.
  • La Licence avec Accès Santé (L.AS)
    • Introduite en 2020 afin de diversifier l’offre de formation en études de santé, la L.AS est une filière combinant n’importe quelle majeure (droit, lettres, économie, etc.) à une mineure santé spécifique (biologie, physiologie, etc.).
    • À l’issue de la première, deuxième ou troisième année et s’ils ont validé les minimas, les étudiants peuvent candidater aux études de santé. Ils passent alors des examens spécifiques. Selon leur performance, ils seront rejetés ou intégrés en deuxième année de médecine.
    • La L.AS permet aux étudiants de suivre un parcours diversifié, favorisant les compétences et les réorientations.

Après le PASS ou la L.AS (voir ci-dessus), les études générales de médecine se décomposent en deux parties diplômantes : 

  • Le Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales (DFGSM)  : cursus de trois années (les PASS et L.AS comptent comme la première) composé de cours théoriques en sciences médicales et de stages cliniques en milieu hospitalier.
  • Le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales (DFASM) : suite directe du DFGSM, il s’agit d’un cursus de trois années qui intègrent des cours spécialisant et des stages avancés dans les différents services hospitaliers.

Spécialisation en médecine esthétique

Contrairement à la plupart des disciplines médicales, il n’existe pas en France de DES (Diplôme d’Études Spécialisées) de médecine esthétique reconnu par l’État. Les médecins esthétiques sont donc le plus souvent issus de l’internat de médecine générale, de dermatologie ou parfois de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. 

À l’issue de leur internat, les praticiens souhaitant exercer en esthétique se forment par le biais de Diplômes Universitaires (DU) ou Inter-Universitaires (DIU) spécifiques : médecine morphologique et anti-âge, techniques d’injection et de comblement, lasers médicaux, nutrition esthétique, etc. Ces formations, proposées par de nombreuses facultés de médecine, comprennent cours théoriques, ateliers pratiques, validation de stages et mémoire. Le choix du ou des DU dépendra de l’orientation future du praticien : certains se spécialisent dans les techniques injectables, d’autres dans la prise en charge globale du vieillissement ou la gestion des troubles cutanés.

En outre, la formation continue est un pilier de la discipline : participation à des congrès, séminaires, clubs scientifiques, workshops, veille réglementaire… La mise à jour des compétences et des connaissances est indispensable pour garantir la sécurité des patients et l’excellence des résultats.

Formations complémentaires

Outre les DU, les médecins esthétiques peuvent diversifier et approfondir leurs compétences tout au long de leur carrière : formations sur les nouvelles technologies, gestion de la douleur, accompagnement psychologique du patient, protocoles de soins innovants. Certains choisissent d’acquérir une double compétence en nutrition, en micronutrition, ou en cosmétologie médicale pour proposer une prise en charge globale.

L’engagement dans des sociétés savantes (comme la Société Française de Médecine Esthétique ou l’Association Française de Médecine Esthétique) permet aussi d’échanger avec des confrères, de publier des travaux, d’accéder à des formations de haut niveau et de rester au fait des dernières avancées internationales.

Les qualités humaines du médecin esthétique

Pour exercer la médecin esthétique en toute sécurité, il faut posséder un éventail de compétences techniques, mais aussi de qualités humaines telles que : 

  • Capacité à rassurer, accompagner et guider : orienter le patient vers des solutions adaptées et réalistes.
  • Discernement et éthique : évaluer la pertinence des demandes et gérer les situations où l’acte esthétique n’est pas indiqué ou pourrait être contre-productif.
  • Empathie, patience et capacité d’écoute : instaurer un climat de confiance avec le patient.
  • Esprit d’équipe et collaboration : travailler avec d’autres professionnels de santé pour assurer une prise en charge globale et orienter le patient si besoin.
  • Pédagogie : expliquer clairement les bénéfices, les risques, le déroulé des traitements, les résultats attendus et les suites éventuelles.

Les compétences nécessaires pour devenir médecin esthétique

Le médecin esthétique doit maîtriser un large éventail de techniques et d’outils. Il doit également savoir évaluer la demande du patient, poser des indications précises, anticiper et gérer les complications éventuelles. La prévention des risques, la traçabilité des actes et la gestion des situations d’urgence font partie intégrante de la pratique. En outre, la médecine esthétique impose aussi une vigilance réglementaire constante : connaissance des produits autorisés, respect du cadre législatif, veille sur la sécurité des dispositifs médicaux.

Enfin, une autre compétence essentielle est la capacité d’écoute et de conseil : chaque patient vient avec une histoire, des attentes, parfois des complexes. Il s’agit de dialoguer, d’expliquer ce qui est possible, de prévenir les excès et les déceptions, et de construire une relation de confiance durable.

Les débouchés et perspectives de carrière

Le métier de médecin esthétique offre de nombreuses opportunités d’exercice :

  • Cabinet libéral : la majorité des médecins esthétiques exercent à leur compte, seuls ou en association, parfois en créant leur propre structure dédiée.
  • Cliniques spécialisées : certaines structures accueillent plusieurs praticiens et permettent une prise en charge pluridisciplinaire.
  • Centres de bien-être ou de remise en forme : de plus en plus de centres intègrent une offre médicale esthétique pour répondre à la demande croissante.
  • Recherche et enseignement : certains praticiens s’investissent dans la recherche clinique, l’évaluation de nouvelles technologies, la publication scientifique ou la formation de leurs pairs.
  • Industrie et consulting : les laboratoires, entreprises de dispositifs médicaux ou sociétés de cosmétique font appel à des médecins esthétiques pour le développement de nouveaux produits, la veille réglementaire ou l’organisation d’événements scientifiques.

Les perspectives de carrière du médecin esthétique sont attractives, tant sur le plan financier qu’en termes d’autonomie, de diversité de la patientèle et de développement personnel. La discipline évolue rapidement, offre des possibilités d’innovation, d’élargissement de l’offre de soins et même d’ouverture à l’international.

En somme, même si le parcours pour devenir médecin esthétique demande rigueur, engagement et formation continue, il mène à un métier valorisant, centré sur l’humain et porteur d’avenir.