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Fiche métier : Orthoptiste

Vous connaissez probablement toutes et tous le métier d’ophtalmologue et celui d’opticien. Des professions liées à l’œil, ce sont les plus populaires, mais, en relais de l’une ou de l’autre, il existe une troisième carrière essentielle : celle de l’orthoptiste. Dans cette fiche métier, nous découvrirons l’ensemble de ses aspects. Alors, réchauffez votre café et embarquez avec nous dans le monde de l’orthoptie !

Qu'est-ce qu'un orthoptiste ?

L'orthoptiste est le spécialiste du dépistage, de la rééducation et de la réadaptation oculaire. La plupart du temps, il est mandaté à la demande de l’ophtalmologiste afin de diagnostiquer certaines pathologies. Si les deux métiers se ressemblent, il ne faut pas les confondre : l’ophtalmologiste est un médecin, tandis que l'orthoptiste est un professionnel qui se concentre sur la rééducation visuelle et la correction des déséquilibres musculaires oculaires. Son rôle est crucial pour aider les patients de tous âges à améliorer leur vision fonctionnelle et leur qualité de vie.

Rôle et responsabilités de l'orthoptiste

Nous avons déjà pu établir certaines fonctions essentielles du métier d’orthoptiste. Entrons maintenant dans les détails de ses responsabilités quotidiennes : 

  • Le diagnostic : sinon son rôle principal, du moins le premier dans la chronologie de ses tâches. L’orthoptiste réalise des examens visuels permettant de déceler des troubles oculaires tels que le strabisme, l’amblyopie, les troubles de la convergence ou les anomalies de motricité oculaire. Pour y parvenir, il emploie des outils et des techniques variées comme l’évaluation de l’acuité visuelle, la mesure des angles de déviation ou les tests de motricité.
  • La rééducation : une fois le travail d’identification des pathologies achevé, l’orthoptiste met en place un plan de traitement personnalisé visant à améliorer ou à corriger les anomalies. Ces programmes peuvent prendre de nombreuses formes, mais visent principalement le renforcement des muscles oculaires, de la coordination des yeux ou la prescription d’appareils (lunettes et/ou lentilles de contact).
  • La collaboration : il n’est pas rare que l’orthoptiste doive s’appuyer sur les compétences d’autres professionnels afin de soigner les patients. Qu’il s’agisse d’un neurologue, d’un ophtalmologiste ou d’un pédiatre, l’apport de soins combinés peut améliorer et accélérer la qualité du traitement.
  • Le suivi : c’est une partie charnière de son travail. L’orthoptiste évalue régulièrement les progrès des patients et ajuste les programmes de rééducation en conséquence. Ce suivi permet d’assurer l’efficacité des soins.
  • L’éducation et la prévention : si ce n’est pas le cœur de son métier, l’orthoptiste assure également des fonctions pédagogiques, notamment auprès des jeunes patients (comprenez les enfants). Il leur fournit des informations à propos des troubles qui les touchent, des options de traitement et des techniques de prévention afin d’éviter l’aggravation. Plus rarement, il peut intervenir dans les écoles ou d’autres lieux afin de sensibiliser la population aux questions de santé visuelle.

Formation et qualifications requises pour devenir orthoptiste

Parcours académique

En France, pour devenir orthoptiste, il faut obtenir le certificat de capacité d’orthoptiste. Ce dernier dure 3 ans et est accessible aux étudiants titulaires d’un baccalauréat scientifique, d’un brevet de technicien ou d’un brevet professionnel. L’admission se fait par dossier et entretien via la plateforme Parcoursup. Il existe 16 instituts de formation rattachés aux UFR de médecine sur tout le territoire.

Cette formation du niveau Licence permet de former à toutes les responsabilités de l’orthoptiste que nous avons évoqué dans la partie précédente. Tout au long des 3 années d’études, l’orthoptiste suivra 1400 heures cumulées de cours magistraux, de travaux dirigés et de stages : 

  • 1ʳᵉ année : cours sur l’anatomie, la physiologie de l’œil, les optiques théoriques et physiologiques, la pathologie oculomotrice, la neuropsychologie, l’instrumentation et l’exploration de l’oculomotricité, l’évolution affective de l’enfant, la psychologie de l’enfant inadapté, les notions psychologiques pratiques, les méthodes d’examen, la santé publique et éthique médicale et les techniques pléorthoptiques.
  • 2ᵉ année : les notions élémentaires de statistique, l’anatomie, les optiques théoriques et physiologiques, l’évolution affective de l’enfant, la psychologie de l’enfant inadapté, les notions psychologiques pratiques, la neurophysiologie de la vision, l’optique, les pathologies ophtalmologiques, l’apprentissage et psychopathologie, l’instrumentation, les méthodes d’examen, les techniques pléorthoptiques.
  • 3ᵉ année : l’anatomie, l’optique, la physiologie, l’évolution affective de l’enfant, la psychologie de l’enfant inadapté, les notions psychologiques pratiques, l’instrumentation, les pathologies ophtalmologique et générale, la neuropsychologie, les méthodes de rééducation de la basse vision et les techniques d’examens complémentaires.

À l’issue de ces 3 années de formation pour devenir orthoptiste, l’étudiant devra passer des épreuves écrites et orales qui lui permettront d’obtenir son diplôme et de pouvoir postuler une offre d’emploi orthoptiste.

Compétences et qualités essentielles d'un orthoptiste

Au quotidien, le haut degré d’expertise nécessaire à l’accomplissement de ses missions exige de l’orthoptiste qu’il maîtrise une gamme étendue de compétences techniques et de qualités humaines parmi lesquelles : 

  • Compétences techniques
    • Connaissances en anatomie et physiologie oculaire
    • Techniques de diagnostic
    • Capacité à élaborer des programmes de rééducation 
    • Compétences informatiques et technologiques
  • Qualités interpersonnelles
    • Communication efficace
    • Empathie et patience
    • Capacité à travailler en équipe
    • Résolution de problèmes
    • Dextérité et précisions

Environnement de travail et conditions

Les orthoptistes bénéficient de plusieurs options au moment de choisir le lieu et le type de structure dans lesquels ils veulent exercer. Parmi toutes les solutions possibles, il convient de citer :

  • Les hôpitaux : au sein de ces entités dynamiques, les orthoptistes sont souvent rattachés aux services ophtalmologiques, afin de traiter conjointement de nombreuses pathologies visuelles. Cet environnement permet d’être confronté à des cas complexes et donc stimulants.
  • Les cabinets et les cliniques : souvent privés, ces lieux offrent une plus grande flexibilité dans les horaires de l’orthoptiste et dans la gestion de sa patientèle. C’est un cadre moins stressant que l’hôpital, parce que la charge de travail y est plus prévisible.
  • Les centres de rééducation : ces milieux permettent aux orthoptistes de se concentrer sur la rééducation visuelle des patients ayant subi des accidents ou des interventions chirurgicales incapacitantes. Pluridisciplinaires, les centres de rééducation donnent la possibilité de collaborer avec des physiothérapeutes, des neurologues et d’autres spécialistes, créant un espace de travail enrichissant.
  • Les écoles : certaines institutions éducatives spécialisées dans l’accueil des enfants avec des besoins particuliers emploient des orthoptistes. Cela permet d’évaluer et de traiter les troubles visuels qui peuvent affecter l’apprentissage de l’enfant directement sur place.

Carrière et perspectives d'évolution

Outre l’environnement de travail, l’orthoptiste bénéficie de plusieurs options pour dynamiser sa carrière ou simplement changer son quotidien : 

  • La spécialisation : qu’il choisisse de se concentrer sur l’orthoptie pédiatrique, neurologique ou rééducative, l’orthoptiste dispose de nombreux moyens pour rendre son profil plus rare et obtenir de meilleures conditions d’exercice. 
  • L’ouverture de cabinet : l’orthoptiste expérimenté peut choisir d’ouvrir sa propre structure de soin. Il bénéficiera d’une plus grande autonomie, de sa propre patientèle et pourra fixer ses tarifs. En contrepartie, il devra assumer des responsabilités financières et administratives.
  • Les postes à responsabilité : moyennant des formations complémentaires, l’orthoptiste pourra, au cours de sa carrière, accéder à des postes de chef de service ou de coordinateur de programme. Ses missions seront alors sensiblement différentes, puisqu’il aura à superviser des collaborateurs et à coordonner leurs actions.
  • La recherche et/ou l’enseignement : l’orthoptiste pourra s’impliquer dans la transmission de son savoir-faire aux étudiants. Il pourra également participer à des études cliniques ou au développement de nouvelles techniques et technologies.

Salaire et avantages du métier d'orthoptiste

En France, le salaire de l’orthoptiste est influencé par différents facteurs tels que le type d’exercice (salarié ou libéral), la réputation, l’expérience et la localisation. Pris ensemble, ces critères permettent de définir une moyenne salariale cohérente et aide les orthoptistes à valoriser leur savoir-faire.

Par ailleurs, ce spécialiste peut bénéficier de nombreux avantages sociaux ou financiers selon ces mêmes conditions.

Pour en savoir plus sur ce sujet, parcourez notre fiche salaire orthoptiste !

En conclusion, le métier d'orthoptiste est une profession de santé spécialisée, exigeante, mais gratifiante. Avec une formation solide, des compétences techniques et interpersonnelles développées, et des opportunités de carrière variées, les orthoptistes jouent un rôle clé dans le domaine de la vision et de la rééducation visuelle.